La deuxième édition de la grande rencontre culturelle de danse dénommée » Mutoto Dans’Afrika » s’est tenue le vendredi 6 Novembre 2020 à l’Institut Français Halle de la Gombe de Kinshasa en République Démocratique du Congo. Un spectacle de près de deux heures, qui était la restitution des travaux de formations de 10 jours d’une vingtaine d’artistes sous le coaching du célèbre danseur et chorégraphe Burkinabé Salia Sanou, qui a spécialement fait le déplacement pour la capitale Congolaise, sur invitation de Patrick Haradjabu, initiateur du projet.

Un spectacle lumineux aux couleurs variées qui ont été expressément choisies, le tout sur un fond noir. Voilà le décor cadre qui a servi d’expression à ses talentueux danseurs. Une représentation scénique qui a eu le privilège de mixer danses, chants et slams, rythmés à la cadence d’une variété de styles musicaux, exécutés par des instrumentistes à la touche particulière, harmonique et surtout précise. C’était un espace privilégié d’observation des corporéités et des valeurs de la société perçues par les artistes qui ont chacun vu, et dit ensemble sur scène.

Véritable choc de corps sur scène, les danseurs dans une balade rythmée, on joint la passion, la beauté, et la force du corps. Des gestuels exécutés avec beaucoup de tactique dans une précision uniforme des 14 danseurs qui n’ont formé qu’un seul bloc. Le tshiluba, un des dialectes de la RDC, s’est invité dans le spectacle pour mettre en exergue cette connotation du côté traditionnelle du spectacle.

C’était un cumul des résultats de 10 jours de formations d’une vingtaine d’artistes venus de Kinshasa, de Goma, de Kisangani et de Lubumbashi. Il s’est agit durant cette formation, de donner aux artistes des outils de création de danses sur des thématiques diverses. C’était un véritable laboratoire de recherche chorégraphique. Salia Sanou et Patrick Haradjabu, tous deux formateurs, ont pu transmettre aux danseurs, quelques clés fondamentales pour créer des spectacles inédits sur des thématiques de proximité humaines.

Le défi à relever entre autres était d’inculquer à cette génération de chorégraphes contemporains, à s’employer à dépasser une vision carrée qui les contraignait dans leur activité artistique. Les emmener à traverser leurs cultures ethniques et à devenir plurielles, en perpétuelle transformation par la recherche.
Pari gagné donc pour l’initiateur de ce vaste projet de danse que la crise sanitaire mondiale n’aura pas dissuadé de mener à bien ce rêve. Celui de mettre sur scène des artistes pour égayer des spectateurs qui ne demandentrien d’autres que le plaisir de voir la vie autrement à travers la danse.
Steve Mbuyi