Alors que les IXème Jeux de la Francophonie approchent à grands pas, la RDC fait une course contre la montre pour la construction et la réhabilitation d’infrastructures, dont la plupart ne sont pas encore prêts à deux mois de l’événement.
Mercredi 17 mai. Ce jour-là, les rues de Kinshasa sont désertes. La journée est chômée payée, mais les travaux d’infrastructures, censés accueillir les IXème jeux de la Francophonie, se poursuivent. Casque de protection enfilée sur la tête, le président Félix Tshisekedi, accompagné du Premier ministre Sama Lukonde et du ministre des Sports François Kabulo Mwana Kabulo, a visité les différents chantiers pour palper leur évolution. Le Chef de l’Etat a exhorté les entreprises à pied d’œuvre à redoubler d’effort afin de tenir leurs promesses. Le temps presse ?
En fait, les travaux de modernisation du Stade Tata Raphaël, où une pelouse synthétique doit être posée, vont bon train. Au campus de Kinshasa, les homes d’étudiants réhabilités attendent de recevoir quelques athlètes. D’après la présidence, les spécialistes ont proposé des routes dédiées pour la circulation des cortèges olympiques pour le transport des athlètes.
Des analystes sportifs s’accordent à dire que cette énième visite du président congolais peut donner un coup de pouce aux travaux qui roulent à pas de tortue. Surtout lorsque l’on sait que les travaux ne sont exécutés qu’à 70%, selon le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya. Mais Kinshasa se veut optimiste. Le gouvernement se sait attendu sur terrain et reste conscient qu’organiser cet événement francophone est une aubaine sans doute.
Il reconnaît tout de même que « beaucoup de défis restent à relever en termes de livraison d’infrastructures sportives et de l’hébergement des athlètes attendus ». Selon la présidence, les grosses œuvres sont en phase de finition, l’embellissement des lieux, la pose des gradins… D’après cette source, l’installation de la climatisation se poursuit encore. Tout comme du terrain de football et du stadium de basketball.
Pourtant, les inquiétudes planent. “Les travaux ont certes avancé dans quelques sites. Mais je pense que la RDC n’est pas prête pour accueillir cet événement. Il y a eu beaucoup de dérogations. Manifestement, il n’y a pas d’assurance. Je suis vraiment dubitatif quant à l’organisation de cette compétition”, pense le journaliste sportif Etienne Kambala.
Le stade de Martyrs où se construisent deux gymnases de 3 000 et 2 000 places, le Stade Tata Raphaël, le campus de Kinshasa sont des sites choisis pour abriter les compétitions, le village de la francophonie ainsi que le logement des athlètes. Mais M. Kambala affirme que “le souci ne devrait pas seulement être l’organisation de la compétition, mais mettre les athlètes dans de bonnes conditions pour qu’ils expriment leur talent”. “S’il y a des sites qui ont été construits à la hâte et ne répondent pas aux normes, comment ça va se passer ?”, s’interroge l’analyste.
Repoussés à deux reprises, d’abord pour des raisons de pandémie du Coronavirus, ensuite faute d’infrastructures adéquates, c’est finalement du 28 juillet au 6 août que vont se tenir les IXème Jeux de la Francophonie. Dans cette course contre la montre, le train arrivera-t-il à l’heure ? C’est la question que tout le monde se pose. Des Congolais croisent le doigt.
MT