Le porte-parole du haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a, dans une déclaration rendue publique hier vendredi 17 avril, exprimé les inquiétudes de son organisation quant à l’aggravation de la situation de tuerie en masse des civils dans les territoires de Djugu et Mahagi dans la province de l’Ituri à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Selon cette déclaration, 150 personnes ont été tuées au cours de 40 derniers jours lors d’une série d’attaque des assaillants à Djugu dont principalement les éléments de la milice CODECO.
« Nous sommes alarmés par l’aggravation de la situation sécuritaire dans les Territoires de Djugu et Mahagi dans la Province de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC), où plus de 150 personnes ont été tuées au cours des 40 derniers jours lors d’une série d’attaques perpétrées par des assaillants basés à Djugu. Ceux-ci comprenaient des membres du groupe armé CODECO, dont la plupart appartiennent à la communauté ethnique Lendu » renseigne la déclaration.
Et de poursuivre « Rien qu’en mars, notre bureau a enregistré 107 civils tués et 43 blessés. Depuis le début de ce mois d’avril, 49 autres personnes ont été tuées, 13 blessées et six enlevées. Au total, depuis le début de l’année, 334 victimes civiles (206 civils tués, 74 blessés et 54 enlevés) ont été enregistrées. Les dernières violences ont eu lieu samedi dernier lorsque des combattants du CODECO ont attaqué le village de Koli la nuit, tuant 23 civils«
Selon cette même déclaration, ces tueries ce sont multipliées dans cette contrée du pays depuis l’assassinat du chef des rebelles CODECO faisant ainsi craindre la brutalité des attaques. Les auteurs utilisant des machettes pour tuer des femmes et des enfants, violant, pillant des biens, détruisant des maisons et tuant du bétail, déclarent que le but est d’infliger un traumatisme durable aux populations affectées, afin de les forcer à fuir, et ainsi leur permettre de prendre le contrôle de ce territoire, riche en ressources naturelles.
Craignant l’aggravation des violences inter communautaires, le haut commissariat des Nations Unies pour le droit de l’homme demande aux autorités de renforcer la présence des forces de sécurité et des représentants de l’État dans la région, de veiller à ce que des enquêtes approfondies soient menées sur toutes les violations et violations des droits de l’homme présumées, de demander des comptes à tous les auteurs dans des procès équitables et impartiaux et de fournir aux victimes et les familles ayant accès à la justice, à la vérité et aux réparations.
Jacqueline Kamate