Le repère s’écroule ou du moins se défile, laissant place aux doutes et à la suspicion. Qui dit vrai, qui a menti ? A ce niveau c’est parole contre parole et dans cet exercice, il peut y avoir à boire et à manger. Pourquoi donc Moïse Katumbi occupe-t-il encore et autant les esprits et les bouches de toute la République ? Enfin presque.
Après la sortie médiatique de celui qui se pose en rugueux défenseur de la souveraineté des institutions majeures de la République, Noel Tshiani, à travers la loi sur la congolité, dont la pierre d’achoppement se résume en cinq petits mots « de père et de mère », celui qu’il cite comme source pour nier l’appartenance du maître de Kashobwe au Congo ne fût-ce que par une petite goutte de sang vient de se porter en faux.
Katebe Katoto, puisque c’est lui le repère de Noel Tshiani, qui lui aurait dit que la mère de Katumbi était une domestique zambienne chez eux et aurait porté la grossesse du patron pour enfanter le chairman de Mazembe, a fini par en avoir marre et a décidé de sortir de sa morgue politique pour laver l’honneur de sa famille.
Dans une vidéo sur les réseaux sociaux il dit : « je suis mieux placer à vous donner la description, l’historique de la famille. Moïse Katumbi est mon petit frère. Je l’ai élevé, c’est mon fils. Sa mère, maman Virginie est congolaise et non zambienne. Elle est congolaise originaire de Bunkeya, grandie à Kashobwe… elle n’était pas une femme de ménage, c’était la femme de mon père, ma belle-mère. Après ma mère, mon père était avec maman Virginie, qui était son épouse. Donc qu’on ne raconte pas n’importe quoi. »
En plus, le grand frère de Moïse Katumbi dit être prêt à aller en justice contre toutes les personnes qui ternissent l’honneur et l’image de sa famille par des affirmations mensongères et calomnieuses.
La question revient : pourquoi Katumbi fait-il encore parler de lui ? Une réponse qui mette les uns et les autres d’accord est pratiquement impossible à trouver dans un paysage politique congolais fortement clivé au point que chaque média est aligné derrière un candidat. En ce qui nous concerne, nous évoquons deux hypothèses. Dans les deux cas, le but est sans doute d’influencer l’opinion publique pour obtenir ses faveurs lors d’un éventuel bras fer, ou espérer qu’il fasse pression pour que cette épreuve n’arrive pas.
La première hypothèse est que le nom de Katumbi est maintenu dans l’actualité par la partie pro « de père et de mère », cette proposition qui réserve les postes de souveraineté aux seuls congolais de deux parents, tout simplement parce qu’il est celui qui s’y oppose le plus. Ce qui est normal étant donné que son père n’est pas congolais et la nationalité de sa mère serait confuse. Ainsi il est nécessaire de le jeter en pâture dans l’opinion publique, surtout que certains de ses lieutenants commettent l’erreur de menacer l’unité territoriale du Congo par la balkanisation, au moment où une partie du pays est en guerre et sous état de siège. Il faut donc dire aux congolais que ce monsieur, Moïse Katumbi, est un danger pour le pays.
La seconde hypothèse est que le nom du maître de Kashobwe est entretenu dans l’actualité par ses propres équipes. Le but est de dire aux congolais que cette loi est taillée sur mesure, exclusivement pour écarter Katumbi de la présidence de la République. Et ainsi espérer révolter le peuple pour qu’il fasse pression sur les parlementaires afin que cette proposition de loi, qui progresse dangereusement, ne fasse pas long feu. La réponse du grand frère Katebe va dans le même sens, en faisant s’écrouler l’idée que Katumbi n’est même pas soutenu par son propre frère qui nie son appartenance au Congo.
Une autre hypothèse ? A vous de vous faire votre propre opinion sur le sujet. Notre candidat, c’est l’information.
KAZED