Les ambassadeurs de la France, de la Suède, de la Norvège, de l’Italie, de la Grande Bretagne, de la Suisse, du Canada, de la Belgique, des États-Unis et de l’Union Européenne en RDC, ont adressé une lettre au président de la République, Félix Tshisekedi. Une copie de cette correspondance est parvenue à Interkinois ce vendredi 12 février.
Au nom de ces États et organisations qu’ils représentent, les ambassadeurs ont demandé à Félix Tshisekedi de considérer le plaidoyer de l’UNICEF lancé le 14 janvier dernier, concernant la réouverture des écoles et l’assainissement du milieu scolaire car ils estiment qu’il présente des arguments fondés et pertinents.
« Alors que le pays fait face à une seconde vague de l’épidémie qui appelle à une vigilance et un respect
des gestes barrières accrus, nous souhaitons toutefois respectueusement attirer votre attention sur l’impact à court et long terme de la fermeture des écoles sur l’apprentissage, la socialisation et le bien-être des enfants, dans la lignée de la déclaration de l’UNICEF.
Les arguments du plaidoyer de l’UNICEF pour la réouverture des écoles nous semblent en effet fondés et pertinents. Des études récentes indiquent aussi que la fermeture des écoles et garderies est peu susceptible d’être une mesure de contrôle efficace sur la transmission communautaire du COVID-19 en l’absence d’autres mesures pour renforcer la distanciation, telles que les restrictions des grands
rassemblements ou la fermeture d’autres lieux de réunion. En outre, la fermeture des écoles ne fournit pas une protection supplémentaire significative de la santé des enfants. C’estpourquoi, dans de nombreux pays, la décision de fermer les écoles pour contrôler la pandémie du COVID-19 n’est utilisée qu’en dernier recours« , renseigne la correspondance.
Selon eux, la fermeture des écoles présente plus de désavantages que des avantages.
« En effet, la fermeture des écoles a un impact mental et éducatif négatif sur les enfants tant dans le présent qu’à l’avenir, ainsi qu’un impact économique négatif sur le pays, ce qui devrait l’emporter sur les avantages.
Au niveau du continent africain, les premières analyses tendent aussi à démontrer que suite à la fermeture des écoles le taux de décrochage scolaire augmente significativement en touchant les filles. S’ajoute à cela une augmentation des violences envers elles« , indiquent-ils.
Tout en montrant leur respect aux mesures prises par les autorités pour lutter contre la Covid-19, ils ont encouragé les autorités congolaises à réexaminer la décision de fermeture des écoles afin de privilégier l’intérêt supérieur des enfants et des jeunes.



Floriette Nyogbia